Alors que l’on trouve aujoud’hui nombre de méthodes, d’exercices et d’activités de FLS pour les niveaux primaire et collège, fort peu de matériel pédagogique destiné au lycée existe. Or ce qui est destiné à des collégiens s’avère rarement adapté à un public lycéen. Outre l’âge et les centres d’intérêts qui peuvent être différents c’est surtout parce que les besoins métalangagiers sont plus variés et plus complexes que le FLS du lycée nécessite un matériel pédagogique adapté. Ainsi la nécessité d’argumenter, de se justifier, d’expliquer y est plus récurrente.
Même pour des élèves réussissant brillamment dans leur système scolaire d’origine avec un niveau de français convenable (A2-B1), le passage dans le système scolaire français peut s’avérer très difficile. On a alors recours à d’autres ressources du français encore peu développées aujourd’hui, tels que le FLA (Français Langue d’adaptation).
Le FLA est un nouvel axe de recherche en FLE qui tente de prendre en compte un autre aspect de la scolarité dans notre pays : la réflexion à la française ou « mise en forme à la française » car exprimer ses idées dans une langue oblige à les adapter au système de réflexion de cette langue, à sa logique et ce processus n’est pas immédiat. Le FLA a pour but d’amener progressivement l’élève à raisonner directement en français à l’écrit comme à l’oral dans n’importe quelle matière : mathématiques, littérature, philosophie...
Pour plus d’informations sur le FLA, vous pouvez consulter les pages 21-22 de Apprendre le français en classe d’accueil de lycée professionnel, un enjeu pour tous de Pascale Jallerat, Annie Miry et Guillaume Forest, collection « Les cahiers ville école intégration », éditions SCEREN, CRDP de l’Académie de Créteil, 2005.
Une autre donnée doit être prise en compte dans l’apprentissage du français au lycée : le système scolaire français et son mode d’évaluation. En effet, on n’évalue très différemment d’un pays à l’autre. Prenons l’exemple des mathématiques. Au Canada, le cours de mathématiques s’appuie surtout sur des exercices de calcul mais l’on y fait peu cas de la justification ou de la démonstration. Par contre, en France, l’accent est mis sur la rigueur du raisonnement et sa rapidité.
Prenons un autre exemple. En France, les épreuves du baccalauréat de français ont pour but d’évaluer des compétences d’analyse, de réflexion et d’argumentation aucquelles s’ajoutent des contraintes de temps. Dans les systèmes anglo-saxons, l’évaluation de l’anglais comme langue maternelle s’effectue grâce à un exercice , l’ « essay » qui n’a pas d’équivalent en France. Celui-ci requiert des compétences de style, d’imitation et d’imagination et les exercices à la maison sont plus fréquents qu’en France.
Ainsi le cours de FLS a également pour finalité d’amener les élèves à la compréhension et à l’intégration des systèmes d’évaluation qui ont cours dans les lycées français.