Le mercredi 13 janvier, la classe de seconde 4 a passé la journée à Paris. L’après-midi, nous avons fait un atelier d’écriture place Saint-Sulpice, sur les traces de Georges Perec.
« En octobre 1974 Georges Perec s’est installé pendant trois jours consécutifs place Saint-Sulpice à Paris. À différents moments de la journée, il a noté ce qu’il voyait : les événements ordinaires de la rue, les gens, véhicules, animaux, nuages et le passage du temps. Des listes. Les faits insignifiants de la vie quotidienne. Rien, ou presque rien. Mais un regard, une perception humaine, unique, vibrante, impressionniste, variable, comme celle de Monet devant la cathédrale de Rouen. Les mille petits détails inaperçus qui font la vie d’une grande cité - d’un quartier dans une grande cité. Les innombrables variations imperceptibles du temps, de la lumière, du décor, du vivant. Autobus, chiens, passants, touristes. « Ce qui se passe quand il ne se passe rien, sinon du temps, des gens, des voitures et des nuages. » » (Texte de présentation de l’éditeur C. Bourgois)
Voici un extrait du texte de Perec :
Il y a beaucoup de choses place Saint-Sulpice, par exemple : une mairie, un hôtel des finances, un commissariat de police, trois cafés dont un fait tabac, un cinéma, une église à laquelle ont travaillé Le Vau, Gittard, Oppenord, Servandoni et Chalgrin et qui est dédiée à un aumônier de Clotaire II qui fut évêque de Bourges de 624 à 644 et que l’on fête le 17 janvier, un éditeur, une entreprise de pompes funèbres, une agence de voyages, un arrêt d’autobus, un tailleur, un hôtel, une fontaine que décorent les statues des quatre grands orateurs chrétiens (Bossuet, Fénelon, Fléchier et Massillon), un kiosque à journaux, un marchand d’objets de piété, un parking, un institut de beauté, et bien d’autres choses encore.
Un grand nombre, sinon la plupart, de ces choses ont été décrites, inventoriées, photographiées, racontées ou recensées. Mon propos dans les pages qui suivent a plutôt été de décrire le reste : ce que l’on ne note généralement pas, ce qui ne se remarque pas, ce qui n’a pas d’importance : ce qui se passe quand il ne se passe rien, sinon du temps, des gens, des voitures et des nuages.
Et voici les textes des élèves :
Tentatives d’épuisement d’un lieu parisien
Description des lieux
Une boîte aux lettre jaune, contre la façade. A sa gauche, un panneau d’affichage.
La façade est la celle de la mairie du VIe arrondissement : trois arches fermées de portails noirs surmontés de pics dorés. Celle de droite encadre une affiche « Josy Loumé, la nouvelle figuration ».
Au premier étage trois grandes fenêtres, un drapeau de la France et un drapeau de l’Union européenne. Sur le toit un « chien assis » avec une horloge et une cloche qui sonne tous les quarts d’heure.
Devant la façade deux sapins de Noël décorés de boules et de guirlandes rouge, or et argent
A droite de la mairie une autre façade plus haute, plus claire (elle s’approche du blanc, au moins aux deux premiers niveaux).
On dirait une boutique. Il y a un panneau « maison de la Chine », un autre « Shangaï Tang »
Trois voitures garées devant : noire, blanche et noire.
Je regrette de ne pas avoir eu plus de temps pour décrire les gens. Les gens sont plus intéressants qu’une façade. Mais c’était quand même un bon exercice.
Juliette
La tentative d’épuisement
Aujourd’hui 13 janvier, je vois :
2 pigeons
un grand-père fumant une pipe qui me salue
Arnaud perché sur son banc
une flaque d’eau dans laquelle j’ai malencontreusement mis mon pied qui est maintenant gelé.
18 arbres qui me donnent envie d’être au temps des cerises.
Nicolas et Hugo qui se font manger par les pigeons
Mary qui a froid et qui ne sait pas quoi écrire
un gigantesque bâtiment avec beaucoup de fenêtres et sur le toit se dressent 10 cheminées
une grand-mère qui promène probablement sa petite fille
une camionnette portant l’inscription « Serrurerie Générale »
Laura qui est perchée elle aussi sur son banc
2 pigeons tombés amoureux d’une miette
M. Pigeon qui repasse car il a surement perdu sa femme
un camion de premier secours
un ruban bleu dans un des arbres peut-être dernier rescapé de Noël
une odeur de pluie
une éclaircie entre 2 gros nuages qui surplombent ma tête
une grand-mère qui demande à Mathilde ce qu’elle fait
le son d’une horloge qui sonne 3 heures.
un panneau qui indique qu’il y a une banque pas loin
Florina sous son petit bonnet qui est concentrée
un homme d’une quarantaine d’années qui lit un bouquin
un chien qui passe marchant nonchalamment. Il a peut être froid ? Comme moi...
Pauline
Épuisement de la réalité
une grille sur le sol, juste devant moi
des poteaux qui l’entourent
un homme en gris passe
une autre femme passe
puis deux autres dont une avec une valise à roulettes
un couple de jeunes gens
le parking entouré de grilles
en face de moi un immeuble d’époque
des arbres morts avec des pigeons
les gens passent toujours en diagonale par rapport à ma position
un homme avec un drôle de chapeau passe : il téléphone, il a l’air pressé
une enfant court sur la grille
une agence de voyages juste en face
puis le père de l’enfant
un camion marron est arrêté au loin en face
un bus aussi, bleu
le bus part, le père et l’enfant aussi
mes professeurs passent mais contrairement aux passants ils passent parallèlement à moi
deux Chinoises font de même
il y a aussi en face de moi un panneau jaune, à cause de ma myopie, je ne peux voir ce qu’il y a marqué
une femme avec un voile et sa fille, marchent, lentement (parallèles à ma position)
une petite femme passe en diagonal
un nouveau bus est arrêté devant
deux femmes marchent en diagonal mais dans l’autre sens (toujours par rapport à moi), puis se retournent et repartent en diagonal dans le sens premier
une mamie et sa petite fille en poussette passent en diagonale
une fille prend une photo du monument sur ma gauche
au rez-de-chaussée de la maison d’en face il y a de la lumière
une boulangerie
une mère et son fils traversent rapidement
à l’inverse une femme avec un manteau blanc, avec une moumoute
une femme téléphone accompagnée de son chien
la femme lâche le chien
une dizaine de pigeons se mettent à voler
un panneau rond, vert avec de la pub tourne lentement
la place sur laquelle je suis est vide en ce moment
le sol est glissant
du verglas et de la neige sur le sol
deux femmes passent (elles sont jeunes, elles ont environ 20 ans)
un couple d’une soixantaine d’années passe lentement parallèlement à ma position
une femme qui boite passe
un pigeon passe
madame Paumier passe avec son appareil diagonalement mais de l’autre côté
un couple qui a apparemment froid marche vite
deux femmes et deux pigeons se croisent
le chien et la femme au téléphone reviennent
elle tourne
une blonde chic en noir passe, les poteaux de la grille devant moi sont noirs
la boule dessus est blanche
trois personnes âgées passent en diagonale
un garçon en vélo passe
un homme plutôt vieux passe
madame Paumier et monsieur Coutelle nous appellent pour lire
Laura
Épuiser le réel :
Il y a un grand panneau dont je ne vois pas le haut. Je vois que ce panneau est blanc et un peu sale à certains endroits. Il y a des taches comme si la saleté coulait dessus. Il est écrit : « ame traché des raveaux » ou du moins de ce que j’ai réussi à lire. Au dessus de ça, le point que je fixe sans baisser le regard : une vis rouillée et qui laisse une trace autour d’elle. Je vois la continuité floue du mur en bois où est accroché le panneau blanc mais seulement vers la gauche. Je ne vois rien de plus à droite. Il y a des écritures en bleu, noir et rouge et je ne comprends pas ce qui est écrit. Vers la gauche je vois une liste d’écriture en bleu comme une liste de courses. Ces écritures sont sur la même sorte de panneau que celui qui est présent devant moi et sur le même mur. Il y a des multiples bruits comme le bruit des bus qui freinent, qui redémarrent et qui changent de vitesse (c’est peu être à cause des feux rouges que je peux très difficilement apercevoir). J’entends ensuite comme une ouverture de porte (peut être le bus) puis des talons qui accompagnent le son des roues de valise sur les pavés. Il y a aussi le bruit très désagréable des pigeons qui roucoulent et leur battement d’aile irrégulier. Pour en revenir au feux rouges... Tiens ! Le bruit d’une ambulance surgit d’un coup, ce son est très puissant et il fait mal aux oreilles. Pour en revenir aux feux rouges où les bus s’arrêtent, de ce que je peux apercevoir, ces feux passent de rouge à orange en passant par vert. D’ailleurs, le orange ne reste pas plus de 5 secondes en éveil contrairement au rouge et au vert qui sont là au moins pour une minute.
Léo
Simple liste
Les gens
Tong Jia, Naiwei, Yin yao et Yixin attirent les pigeons.
Un pépé s’arrête devant moi et fume sa pipe.
Un monsieur, un autre et encore un autre puis une dame et un couple traversent la place, un des messieurs passe tout près de moi et se demande ce que j’écris.
3 pigeons miteux font la course.
2 petites filles portent des manteaux de fourrure tout comme leur maman.
Une dame avec sa mère s’assoit sur le banc d’à côté, racontant sa vie au téléphone.
Un pigeon déplumé s’est envolé.
M. Coutelle m’a fait sursauter, encore pire que d’habitude.
Deux Chinoises inconnues prennent des photos, on pourrait les traiter de touristes mais nous, on est quoi ?
Des vieux, des vieux et encore des vieux...manteaux de fourrure, chapka et Cie.
Le paysage
Des dalles ornent le sol de la Place Saint-Sulpice, elle sont grises, tachées de blanc (fientes de pigeons ?)
La fontaine est gelée, elle est énorme, un gosse avec un anorak rouge va poser pour une photo à côté d’un majestueux lion en pierre, je pense qu’il va se croûter.
Des arbres sans feuille, des bâtiments anciens.
Divers
Un klaxon retentit.
Mes doigts gelés sont maintenant hors d’état d’écrire.
Angèle
Écrire dans Paris : tentative d’épuisement
Devant moi se trouve une fontaine. Il y a énormément de pigeons.
Il y a trois étages sur cette fontaine. Avec, aux différents étages, des statues et de l’eau gelée.
Comme l’eau est gelée, les pigeons marchent dessus.
Une petite fille habillée en rose court après les pigeons.
Un monsieur fume une pipe. Il passe et nous regarde.
Une cloche sonne trois coups.
Autour de moi les gens écrivent. Sûrement pas la même chose que moi, pourtant nous avons presque le même point de vue à quelques centimètres ou mètres près.
Des couples se baladent.
J’ai très froid et je ne suis pas la seule. Je me demande si lorsque que je vais me lever et marcher, mes doigts de pieds ne font pas se casser... J’ai du mal à écrire. D’une, parce que j’ai des gants et deux, parce que même avec les gants je ne sens plus mes doigts.
Tout autour de la place se trouvent des arbres. Leurs feuilles sont tombées depuis bien longtemps puisqu’il n’y en a pas à leurs pieds.
Une ambulance passe près de nous. On entend la sirène qui s’éloigne. Des klaxons se font eux aussi entendre.
Un enfant joue sur le bord de la fontaine et marche sur la glace. Il sourit à quelqu’un que je ne vois pas. Il grimpe sur une des statues, en forme de lion.
Un homme (que je connais) est devant la fontaine et lui aussi écrit.
Tout derrière la fontaine, j’aperçois un bâtiment où une horloge indique l’heure. Il est 3h55.
A ma droite, il y a un kiosque à journaux de l’autre côté de la route. Il se trouve près d’un feu. A ce feu il y a beaucoup de passage. Notamment pas mal de bus. Contrairement à Poitiers , ils sont verts.
La cloche sonne encore. Mais cette fois, 7 coups. Il est 4h.
Ça me fait penser que j’ai toujours faim.
Emma
Description de la place saint Sulpice
Je vois un arbre très mince. Il a des branches qui ont été coupées. Une petite fille qui s’amuse à courir après les pigeons. Un banc caché à moitié par l’arbre. Je vois distinctement 75 pavés. M. Coutelle qui parle à Mlle Paumier : lle porte un bonnet rouge, une moumoute, un pantalon gris. Elle vient de partir de mon champ de vision. Nicolas et Hugo. Il donne les restes de son pique-nique aux pigeons. Je vois une partie de mon banc. Une grille entourant un arbre. Un tuyau en plastique. Une structure verte autour de l’arbre. L’arbre a neuf grosses branches qui se terminent en 49 petites branches. Il y a 5 petites branches qui poussent directement sur le tronc. Un petit morceau de bois coincé dans la grille. Un chien. De bancs verts abimés. Il y a 14 flaques d’eau sur le banc. Une voiture de pompiers. Des milliers de graviers par terre. Pour la structure en fer qui entoure l’arbre il y a 9 barres de fer plantées à la vertical, 4 à l’horizontal. Le banc est composé de deux pieds eux-mêmes composés de 7 ronds et 2 ovales. Il y a 5 planches qui le composent. 4 qui sont faites pour être assis dessus et une pour le dos. 1 pigeon. Sur les pieds du banc il y a un blason composé d’une couronne, un bateau avec un mat, une voile, une coque. La mer fait une vague sous le bateau. Un lacet perdu sur le sol. 5 marques de neige sur le sol. Sur l’arbre il y a 16…
Arnaud
Tentative d’épuisement de la place St Sulpice de Paris
un panneau interdiction de tourner à droite avec juste à côté : un panneau
interdiction de tourner à gauche
un monsieur avec une très grosse pipe et des grosses lunettes qui passe
un monsieur très sérieux qui passe avec une femme
le ding dong de la pendule
la voix d’une petite fille mécontente
le bruit d’une moto qui passe à toute vitesse
un monsieur avec un manteau chic et une poche de magasin chic avec deux petites filles
le pchitt d’un bus qui s’arrête
des arbres tous biscornus des branches et tous droits du tronc
le vroum d’un bus qui redémarre
une camionnette toute taguée de bleu et noir à l’origine blanche je crois au feu rouge
deux pigeons qui cherchent des miettes
la camionnette qui s’en va
les deux pigeons qui se battent pour une seule miette
le pinpon d’une ambulance qui se rapproche
un bus blanc et vert très sale
une mamie qui parle toute seule en nous regardant, elle a beaucoup de rouge à lèvres, un chapeau en fourrure verte
tous les pigeons qui s’en vont
le feu qui passe au vert
encore le bruit d’une moto mais plus lointaine
une dame anglaise très distinguée qui demande à Mathilde ce que l’on fait
un petit garçon qui fait de la trottinette sur l’eau gelée de la fontaine
le ding dong de la pendule
le feu qui passe au rouge
la voix de M. Coutelle qui nous appelle
Florina
Texte descriptif de Paris
Dans mon champ de vision, je peux voir une librairie, mais aussi un poste de police. En face de ce poste de police, je peux voir des voitures de police, des policiers ; il y a un sapin de Noël en face du poste de police. Je peux voir des passants qui se promènent sur la chaussée. Des voitures circulent, elles s’arrêtent au feu. Un drapeau de la France est accroché au bâtiment de police. Je peux aussi voir des enfants avec des trottinettes , mais aussi un monsieur qui se déplace en scooter. Les rideaux du poste de police mais aussi de la librairie sont ouverts. Une plaque de rue est accrochée au bâtiment de police, dessus, il y a marqué « rue Bonaparte ». L’air est un peu pollué. Des lampadaires sont accrochés aux deux bâtiments. Le bâtiment de police est tacheté de noir (signe de pollution). Au bord de la route, des panneaux indiquent la direction du centre ville. J’aperçois aussi un feu qui passe du vert, au orange, au rouge. Des pompiers, voitures sans permis, circulent. Les fenêtres du poste de police sont équipées de grilles. Un policier colle un contravention à un scooter.
Adrien
Épuisement de paysage :
Esteban qui écrit, 8 plots en pierre, 2 immenses colonnes, un camion de pompiers qui passe dans la rue, 2 rambardes d’escaliers, 12 marches, une cour pavée, une partie des travaux de l’église comprenant une maison logistique en bois et des pierre taillées posées en hauteur. M.COUTELLE et Mlle PAUMIER qui se baladent, la statue de la place comprenant une grande statue en haut et un lion sculpté en bas, beaucoup de pigeons en vol ou à terre, le reflet de la maison d’en face dans les dalles de la place, un cri d’enfant, le grincement de la porte de l’église, conversation de M. COUTELLE et d’Esteban sur Da Vinci Code, bruits de moteurs, cris de pigeons, sirène de pompiers, klaxons, Manu qui lit un livre en marchant, 2 messieurs transportant des cadeaux, feu à piétons rouge puis vert 3 hommes en uniforme (police), un camion de la Poste, une porte qui s’ouvre des gens qui en sortent, plein de gens regardent la fontaine gelée, Mlle PAUMIER qui prend en photo Esteban, un bus de ville, une volswagen golf arrêtée au feu, un pigeon qui frôle ma tête, battements d’ailes de pigeon, Mlle PAUMIER qui me parle de je ne sais quoi.
Alexandre
Description de la place Saint-Sulpice (15min) :
Je vois en premier plan, des gens qui passent, des enfants qui courent. Derrière on peut voir la gigantesque fontaine de la place, autour de laquelle les pigeons tournent et se posent sur ses magnifiques sculptures qui l’ornent. Les bassins sont empilés les uns sur les autres à la manière d’une pyramide, avec en surplomb, un homme assis sous une coupole et deux bassins plus bas, il y a deux lions sur les angles du bassin. La fontaine est gelée et les coups de klaxons sont comme infinis. A ma gauche, il y a l’église de la place, elle est en rénovation et par conséquent, sa moitié droite est recouverte d’une longue bâche blanche. Une grue juste devant la façade la dépasse largement ... En dernier plan, je vois des bâtiments d’un style typiquement parisien. Un garçon vient d’escalader la fontaine et d’un regard complice avec mon voisin on se demande si sa chute est proche …
Hugo
Tentative d’épuisement
Une magnifique fontaine glacée, des gargouilles en forme de lion, une petite fille avec un bonnet péruvien qui court après des pigeons, le bruit des moteurs de voiture froid, des arbres sans feuille, un bout de grue jaune, un banc vert, des pigeons en train de manger, une dame vêtue d’une fourrure noire avec de magnifiques bijoux en or, une odeur d’automne, deux dames voilées, un panneau « stop », un lampadaire, des gens hurlant, des restes de neige, une statue fort bien décorée, une petite fontaine verte, les bruits des flocons de neige qui craquent sous les pieds, un chien aboyant, de grosses pierres, des hôtels, des échafaudages, une sirène de pompiers, une odeur de gazoil, les pots d’échappement qui fument, la fumée des cheminées qui noircit le ciel, un jeune homme grimpant à la fontaine, un ciel gris et par endroit des petites lueurs de bleu ciel, les bus permanents, la place Saint-Sulpice quasiment déserte, un vent glacial, une ambiance hivernale.
Denis
Tentative d’épuisement :
J’ai devant moi un grand bâtiment en pierre de vingt à trente mètres de hauteur, et trois fois plus en largeur. Il comporte environ 80 fenêtres, dont une seule ouverte, en raison du froid de ce jour. Les fenêtres sont composées d’un rectangle mis « debout », et d’un demi-cercle sur la partie supérieure. Je ne peux voir le toit du bâtiment, mais je peux en déduire qu’il est sûrement en tôle. Le toit comporte une dizaine de cheminées. Le bâtiment est composé d’un rez de chaussé et de trois étages, le rez de chaussé égalant la taille de deux autres étages. Les fenêtres du bas sont protégées par des barreaux pointus. L’entrée se situe sous une arche composée de trois voûtes et huit piliers, dont quatre collés au bâtiment. Pour rentrer dans ce bâtiment, il faut passer une grille, monter cinq marches, puis pousser une porte en bois de cinq mètres de haut environ, qui me semble bien lourde vue la difficulté des personnes voulant entrer, pour l’ouvrir. La grille, qui fait le tour du bâtiment, est principalement noire, bien que ses piques hérissés soient jaunes. Sur cette grille se trouvent un interphone, ainsi que plusieurs panneau indicatifs : une interdiction de stationner, une plaque dorée, comme celle des dentistes ou des docteurs, et enfin une « enseigne », où est inscrit « Centres des finances publiques ».
Mattéo
Écriture d’épuisement
Une petite silhouette s’agite devant ma vue, pourchassant messires les pigeons. Ceci sont affamés et se rassasient avec des aliments laissés par un inconnu. Derrière, l’ église est dressée. Elle est en travaux, une grande grue est juxtaposée à elle. Des mouettes s’ajoutent à cette incroyable vue, troublées par le passage incessant des passants. Un bruit de moteur accompagne ce décor avec d’éternels klaxons. Une femme promène son chien, celui-ci veut jouer avec, mais elle est trop occupée par les nouvelles technologies. On ne se lasse jamais d’une telle vue, à la fois stoïque et mouvementée. Notre prof d’histoire vient de faire un saut après s’être aperçu d’une misérable flaque d’eau.
Nicolas
Écriture d’épuisement
Je vois :
une fontaine
un, deux, trois, quatre... cent-un, cent-deux, cent-trois, cent-quatre pigeons ! Des pigeons partout, au sol, dans les airs, des gris, des blancs, des noirs...
un lion avec un pigeon sur la tête
des roucoulements
des Russes, des Allemands
les pompiers, un pigeon est blessé, un autre est brûlé
un couple de pigeons, deux tourtereaux
Guillaume court après les pigeons
une dame prend des photos, sûrement des pigeons
un, non deux, non trois pigeons mangent la neige
un mange une miette près de mon pied
des pigeons en rang
le bruit des mitraillettes, ah non, c’est le vol des pigeons...
Corentin
Tentative d’épuisement :
(j’avais fait quelque chose un peu différent de la consigne initiale car je n’avais pas très bien écouté)
Un ciel empli de volatiles, ces mêmes volatiles survolant cette place où des passants, posés ou stressés font un détour ; un homme d’affaires enviant son bureau chauffé, des adolescents venant de finir leurs cours, une mère joyeuse devant son fils jouant à l’explorateur traquant mouettes et pigeons dans ce froid hivernal, ce qui donne un air chaleureux à cette place où les arbres, nus de leur pelage arborent un coté sombre et quelque peu triste, la fontaine, elle, est toute gelée, ce qui attire la convoitise des enfants qui s’y pressent avec l’espoir que leur mère les laisseront monter dessus, un passe temps amusant mais risqué. Certains bancs sont occupés par des amoureux, inconscient du froid régnant dans l’atmosphère, ils sont tout simplement heureux. D’autres bancs sont occupés par des élèves affairés à leur tâche ardue, tout en étant surveillés par une fanatique à bonnet rouge, vaquant de bancs en bancs, et prenant en photos ses adorables élèves, telle une paparazzi, chasseuse de clichés.
Romain